PARS DEVANT

DIDIER CHADOT
Je fends l’air comme un cyclone
Comme une Harley Davidson
Finalement j’ai besoin de personne
Pas de mes potes qui ronchonnent
Direction le Champs-de-Mars
C’est pas très loin mais ça décrasse
Je commence à ressasser les dossiers qui s’accumulent
Depuis que mon pote K-nif a joué gros avec nos rotules
On a les corses sur le dos, on a les flics sur le dos
On est fichés au mac do, j’ai mal au cul ça c’est cadeau
Je m’enfuis dans la nuit et je pédale je pédale
J’suis pas fini dans ce dédale fatal
Je crois que j’ai semé les condés, je pense aussi que je suis perdu
Dans cette putain d’obscurité, je crois que mes cauchemars sont revenus
Le ciel s’assombrit, je vois plus rien je suis fini
Je paranoïde dans la nuit, je sursaute quand j’entends des bruits
Je me suis paumé dans l’infini, j’me suis loupé dans mon fouillis
Jen peux plus je suis k.o, je lâche mon vélo
J’avance à tâtons, la sueur dans les yeux
Frais et fringant comme un chien galeux
Je perds pied, je suis rincé j’arrive à peine à marcher
Je sais plus très bien ou je vais
Je m’enfuis dans la nuit et j’cavale j’cavale
J’suis pas fini dans ce dédale fatal
Je m’enfuis dans la nuit et j’cavale j’cavale
J’suis pas fini dans ce dédale du mal
J’vois des formes étranges, j’entends des trucs chelous
J’ai tout mon corps qui me démange, je sens que je deviens fou
Et soudain tout se mélange, le net fait place au flou, le temps s’arrête
L’effroi, le froid s’emparent de moi
Paralysé par la panique, tétanisé mais hystérique
Je vois des lumières, je vois un chemin
C’est là que je vais, j’en suis certain
Déshydraté, désorienté, je rassemble ma force et ma psyché
Si je veux pouvoir m’échapper la direction est toute tracée
Je suis les balises dans cette ambiance grise et au fur et à mesure
J’me rends compte que je vais dans le mur
Je m’enfuis dans la nuit et j’cavale j’cavale
J’suis pas fini dans ce dédale fatal
Je m’enfuis dans la nuit et j’cavale j’cavale
J’suis pas fini dans ce dédale du mal
Et c’est là que tout se précise
J’ai fait tous les calculs et toutes les équations
Pour moi ça sent pas bon
Les sirènes, le mégaphone, tout ça résonne, tout s’assaisonne
Ma cervelle charbonne, mes neurones fusionnent
Mon équipe m’a largué, j’comprends pas où j’ai foiré
Je me sens comme Johnny Hallyday, comme un chanteur abandonné
J’suis comme une boule de flipper qui vient de manger un döner,
Comme un cannelloni recherché par la Stasi
Et soudain tout s’éclaire cette lumière
Qui m’attire comme un moustique suicidaire et boulimique
Ce sont les gyrophares, je ne peux pas y croire
Les flics sont le bout de mon tunnel,
Un dénouement irrationnel
J’essaye de faire demi-tour mais je suis cerné par ces vautours