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Levés aux aurores pour une nouvelle journée d’horreur :

Ouvriers, stagiaires, employés, c’est la guerre

Profession: esclave, patron: dictateur,

Syndicat: y’en a pas, mutuelle: nique sa mère

Je fais tout ce que tu me dis même si tu me traites comme un chien

Mais à la moindre occasion, je te péterai les reins

Je suis de toutes les sales besognes, et tu t’en laves les pognes

Tu gueules “ ramène-moi le nonos,  lève la pate, c’est moi le boss”

J’ m’exécute sans rien dire, et subis les humiliations

Mais au moment de t’occire, je te la collerai dans le fion

Alors que tu me parles en public, moins bien qu’à Rantanplan

J’ courbe l’échine, j’ferme ma gueule et j’ourdis mon plan

J’ai pas besoin de gasoil, mon moteur c’est la haine

Chaque seconde me rapproche de l’instant où je te ken

La nuit je rêve en boucle du jour imminent

Où tu feras la planche dans une mare de sang

Méfie-toi du clébard que tu nourris à coups de lattes

Si tu tires trop sur la laisse, à un moment elle pète

T’as beau être un petit patron en costard cravate

Ca te protègera pas quand attaquera la bête

 

Jusqu’au sang,  jusqu’à l’os

jusqu’au sang , jusqu’à l’os

jusqu’au sang , jusqu’à l’os

jusqu’au sang , jusqu’à l’os

 

Tu souffles le chaud et le froid, tu crois que tu me manipules

Tu me balances un bout de sucre quand t’as trop de scrupules

Détrompe-toi je développe pas un syndrome de Stockholm

Ca se rapproche davantage du syndrome Francis Heaulme

Tu m’envoies chercher ton café, tu me dis jamais s’il te plaît

Certains jours t’as décidé qu’il est inutile de m’parler

Je vide les cendriers, je récure les W.C

Je recharge les agrafeuses, j’arrose les plantes vertes

Je vide les poubelles, je trie les poubelles

Je sors les poubelles, je rentre les poubelles

Je signe les papiers, je classe les papiers

Je jette les papiers, j’achète du papier

Je recharge la ramette, je réponds au téléphone

Je réponds à l’interphone, je configure ton smartphone

Je reste plantée comme une conne à attendre tes ordres

Et j’ai qu’une envie c’est de te tordre

J’ai qu’une envie c’est de te mordre

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

 

 

Encore un mot de trop, je te plante dans le dos

Ce qui me feras le plus jouir, c’est que t’aies rien vu venir

Tu crieras “ pourquoi? » , t’appelleras ta maman

Je te garantis que le SAMU n’arrivera pas dans les temps

Ma satisfaction quand tout sera terminé

J’y pense toute la journée, j’y consacre mes soirées

L’amour c’est pour les crevards, la violence est mon bonheur

Tu regretteras de m’avoir baisée comme un enfant de chœur

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os

Jusqu’au sang , jusqu’à l’os